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  L'essor 
         (1820 - 1939)  
       Il 
        fallut attendre cent-cinquante ans avant que l'idée de transports 
        en commun ne refasse surface sous l'impulsion du Sieur Godon en 1819, 
        et de MM. Dubourget et Vandrion en 1824 (propositions refusées 
        par l'administration), et ensuite, en 1828, de MM. Baudry, Boitard et 
        de Saint-Céran avec l'aide compréhensive du Préfet 
        de Police, Monsieur Belleyme, sous la forme d'un service de voitures dites 
        "omnibus". 
      Très rapidement, le succès 
        devint grand auprès des utilisateurs. Ce succès suscita 
        immédiatement la constitution de multiples autres sociétés 
        de transport qui se livrèrent alors à une concurrence acharnée. 
        Ceci aboutit à des disparitions et à des fusions. 
        
          En 1854, il ne restait 
        plus que onze compagnies aux noms très imagés (Omnibus, 
        Dames réunies, Favorites, Béarnaises, Citadines, Gazelles, 
        Excellentes, Hirondelles Parisiennes, Tricycles, Constantines, Batignollaises), 
        et l'extension de Paris et du nombre de ses habitants fut à l'origine 
        d'une réorganisation des transports parisiens et de la constitution 
        d'une seule compagnie en 1855: La Compagnie Générale 
        des Omnibus était née! 
       
         
          
         Un certain Monsieur Loubat" 
          qui venait d'organiser à New York une exploitation de tramways 
          proposa son idée d'établir un service de voitures à 
          traction animale sur voie ferrée. 
          Ce n'est qu'a partir de 1900 que ces 
            derniers seront peu à peu supplantés par un nouveau 
            système de tramways électriques. Cette année 
            verra également apparaître un nouveau moyen de transport: 
            la première ligne de métro "Vincennes - Porte Maillot". 
            
            Cette époque révèle aussi l'essor de l'automobile, 
            et, en 1905, la CGO commence à mettre en circulation des autobus. 
            Le premier sera une voiture automobile à vapeur du système 
            Serpollet, puis, suite à un concours organisé par cette 
            même CGO entre plusieurs types de matériels, c'est le 
            chassis "Brillié-Schneider" (ci-contre) qui l'emporte.  
          L'engouement pour les transports public 
            ne cessa alors de croître et de nombreuses concessions s'ajoutèrent 
            à la CGO. Face à la multiplication des lignes (92 pour 
            12 compagnies), une nouvelle réorganisation s'imposa de 1910 
            à 1913. 
          La guerre vînt malheureusement 
            arrêter le développement des réseaux et de nombreux 
            matériels furent également réquisitionnés. 
            Les conditions d'exploitation s'aggravèrent et les compagnies 
            de tramways accusèrent un déficit qui s'accrut d'année 
            en année malgré les subventions et la hausse des tarifs. 
            
             Il apparut alors qu'une nouvelle 
            unification des transports était inévitable. Le 1er 
            janvier 1921, la "Société de Transports en Commun de 
            la Région Parisienne" (STCRP) commence à exploiter les 
            reseaux de surface. Cette société rassemble l'ensemble 
            des réseaux urbains et départementaux préexistants, 
            ainsi que tout leur personnel. Cela représente un réseau 
            de tramways de 112 lignes pour 960km et 1775 motrices, 785 attelages 
            et, pour les autobus, un réseau de 41 lignes desservies par 
            734 autobus. L'effectif total est alors de 26000 agents. 
          
 Ce parc était donc des plus hétérogènes, 
            comportant une cinquantaine de types de motrices et une quarantaine 
            de types d'attelages. La tâche la plus urgente fut donc de remplacer 
            le vieux matériel par des véhicules modernes et de type 
            unique. 
           Après études et essais, 
            une nouvelle motrice de tramway appelée "L" apparaît 
            en 1924 sur ce qui est devenu la ligne 38, et qui était désignée 
            comme ligne "8". Son parcours etait quasiment identique à celui 
            que nous connaissons aujourd'hui : 
           
           
          
        
      Porte d'Orléans (Montrouge) - Place 
        Denfert Rochereau - Luxembourg - 
        - Place St.Michel - Palais de Justice - Chatelet - 
        Portes St.Denis et St.Martin - Gare de l'Est  
       
          
        Tramway de la ligne 8, Montrouge/Porte d'Orléans 
        - Gare de l'Est (1924)  
       
         À partir 
        de 1925, le tramway dans Paris commence à être attaqué 
        par les pouvoirs publics et en particulier par les services de la circulation 
        qui le rendaient responsable des encombrements dus au nombre croissant 
        des automobiles. En outre, les progrès réalisés dans 
        la construction des autobus incitaient les autorités locales à 
        décider la généralisation de ce moyen de transport. 
      Nota: On sait aujourd'hui que la 
        suppression était également dictée par des intérêts 
        privés, pro-automobiles et pétroliers; il s'avérait 
        alors que les membres du Conseil d'administration de la TCRP siégaient 
        également dans d'autres sociétés qui, en majorité, 
        avaient une activité routière (industries du pneu, de l'automobile, 
        et du pétrole). Il était facile dans ce contexte de jouer 
        la carte du "tramway gêneur" et de les remplacer par 3.800 autobus 
        Renault et Panhard ! 
        
         Cette opération n'a pas été perdue 
        pour tout le monde, mais les usagers ont semble-t-il compris (ressenti 
        peut-être) que les conditions de transports se dégradaient 
        et corrélativement, le trafic du métropolitain augmentait 
        alors que celui du réseau d'autobus diminuait au fur et à 
        mesure de la suppression des trams. 
        Les voies du réseau de tram, dont celles du "8", avaient été 
        en grande partie rénovées entre 1921 et 1932, et plus de 
        600 voitures neuves avaient été mises en service (dont les 
        convois "L" + "Asl" du "8"). Lors de la suppression, l'amortissement financier 
        courrait encore. Les comptes de la CMP, puis de la RATP ont été 
        grévés jusque dans les années soixante de cette charge 
        pour des investissements neufs en 1930 et envoyés à la casse 
        moins de dix ans plus tard ! D'ailleurs, la suppression des trams n'a 
        pas empêché - loin s'en faut - le développement anarchique 
        des automobiles et des encombrements. 
      
    
        Bus et Tramway face à la Gare de l'Est (1935)
       La fin des beaux-jours pour les tramways avait sonné, 
        et ce mode de transport fut donc peu à peu supprimé à 
        partir de 1930 au bénéfice des autobus. 
       Il existait 3138 tramways contre 1733 autobus 
        en 1930... pour finir par 7 tramways contre 4067 autobus en 1937! Le dernier 
        tramway circulant dans Paris disparaît le 14 mars 1937. 
         
        Devant le Palais de Justice 
      
  Le nombre de voyageurs transportés sur les réseaux 
        de la STCRP est de l'ordre de mille millions. Ce chiffre diminuera par 
        la suite face à la c oncurrence du métropolitain et la société 
        accusera un fort déficit ces années là. 
      De nombreux réaménagements 
        de lignes sont effectués... et la ligne 28, sera supprimée 
        et remplacée par un service d'autobus "CC/28" le 10 octobre 1932. 
      La dénomination "38" était 
        alors utilisée pour les autobus de la ligne reliant la Mairie de 
        Puteaux à la Porte Maillot. 
        
      
 Le 30 août 1936 marquera la fin de 
        l'utilisation de la ligne 8. Le service sera assuré dès 
        le 31 août par des OA, voitures TN4H remisant à Montsouris. 
         
        TN6-A vestibulé 
      
   
      
 Terminus 
        partiel du 8, au Chatelet, aôut 1936.
         
      
 Terminus 
        partiel du 8, au Chatelet, vers 1937. 
        (Notez la plaque 1ères classes qui ont existées dans les 
        bus jusqu'en 1942) 
       Le "8" a définitivement 
        été supprimé le 16-5-1940. Ce n'est qu'après 
        guerre qu'un nouveau système de numérotation des lignes 
        de Paris est adopté afin que la lecture de leur indice permette 
        de les situer géographiquement. Une série de numéros 
        à deux chiffres leur est attribuée. Le chiffre des dizaines 
        fixe le terminus à l'interieur de Paris. 
        
        2 - Opéra - Saint Lazare 
          3 - Gare de l'Est 
          4 - Gare du Nord 
          5 - République 
          7 - Louvre - Hotel de Ville 
          9 - Montparnasse 
          Les 6 et 8 - Pour des points secondaires, 6 pour Rive droite et 8 pour 
          Rive Gauche. 
       
      Le chiffre des unités indique l'autre 
        terminus: 0 ou 1 si il est à l'interieur de Paris, et de 2 à 
        9 pour les régions périphériques, numérotées 
        dans le sens des aiguilles d'une montre à partir de Javel - Auteuil. 
       
        20 - Gare Saint Lazare 
          - Gare de Lyon 
          21 - Gare Saint Lazare - Place Saint Michel 
          28 - Gare Saint Lazare - Porte d'Orléans et... 
          etc... 
        ...38 - Gare de l'Est - Porte d'Orléans 
          (aujourd'hui étendue à la Gare du Nord, un peu plus loin). 
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          de 1939 à 1968... 
         
       
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